Eliess sort un petit carnet qui recèle quelques mémos de sa vie humaine ; l’esquisse colorée d’une forteresse abandonnée y figure attendant que plume complète sa mémoire.
Voici l’encre sombrant , dans une palette crépusculaire , sur le souvenir mourant , des décombres ancestraux, au murmure impénétrable , où flotte l’ombre grisâtre , incrustée dans la pierre .
Mêlant les reflets lunaires aux divers couleurs granitées , des teintes d’antan se colorent sur une verdure imprévisible .
Ivres d’une colonie de volatiles, des tentacules engloutissent les flancs de cette ruine , labourent ces entrailles, dévorent ce bloc pour l’anéantir afin que tout disparaisse dans l’oubli.
Un siècle est révolu
Parmi les restes infirmes
Je déleste des décombres
Des connaissances intimes
Etrangère à moi-même , perchée dans les remparts renaissants, je plie dans leur perspective, des soldats de papier qui deviennent des hymnes .
Les épopées chantées
Par druides et bardes
Ceinturent ma taille dorée
D’une foi qui pénètre
A l’ère nouvelle
Des rêves argentés
Délivrerai je
Glaives , courage acéré
De la forge de mon art
Je feronne ce blason
Un bouclier d’Hassar
Pour la guerrière que je sers
Ainsi trace t-elle l’ébauche des remparts renaissants .